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Le Burida et les faitières de l’industrie touristique que sont la Fédération
nationale de l’industrie hôtelière (FNIH) et la Fédération nationale de
l’industrie touristique de Côte d’Ivoire (FENITOURCI) aplanissent les points
d’incompréhension à l’issue d’un
atelier qui s’est tenu le jeudi 19 mai 2022, à la salle de conférences
du ministère de l’Économie et des Finances sise au 20e étage de l’immeuble
Sciam (Abidjan-Plateau).
Cette rencontre initiée par le Secrétariat
Exécutif du Comité de Concertation État Secteur Privé (SE-CCESP) en étroite
collaboration avec le Bureau Ivoirien des Droits d’Auteur (BURIDA) et le
Conseil National du Tourisme (CNT) a porté sur la préoccupation majeure de la
perception des droits d’auteur et des droits voisins par le Burida.
La prise en charge de cette préoccupation par le
Comité Technique de Concertation a permis d’aboutir à la signature d’un
protocole d’accord le mercredi 19 juillet 2017. Malheureusement,
malgré cet accord, des difficultés résiduelles continuent d’être signalées
entre le BURIDA et les opérateurs du secteur du Tourisme, de l’Hôtellerie et
des Loisirs. Celles-ci se rapportent entre autres aux divergences
d’interprétation des textes régissant la propriété littéraire et artistique en
Côte d’Ivoire et aux difficultés de collaboration entre les services
déconcentrés du BURIDA dans certaines localités.
La rencontre initiée ce 19 mai 2022 avait pour objectifs tout d’abord de faire la revue des bases légales de la propriété littéraire et artistique en Côte d’Ivoire et de la gestion collective des droits d’auteur et des droits voisins par le BURIDA. Ensuite, faire l’état des lieux de la mise en œuvre du protocole d’accord. Et enfin, faire la synthèse des engagements afin d’établir un chronogramme d’actions.
Ce "dialogue direct" entre les deux
parties a permis au Burida représenté par son Directeur général adjoint, M. AKPATOU
Serge de faire deux communications. La première, portant sur les fondamentaux
des droits d’auteur et des droits voisins et la seconde sur les fondamentaux de
la gestion collective de ces droits. De son intervention, il ressort entre
autres, que les créateurs d’œuvres littéraires ou artistiques sont des auteurs
et bénéficient à cet effet de droits d’auteur, tandis que les chanteurs, les
musiciens, les danseurs et les acteurs reconnus sous le nom d’artistes interprètes
ou exécutants, bénéficient pour leur intervention des droits voisins ou droits
connexes du droit d’auteur.
Par la suite, les acteurs de l’industrie
touristique conduits par MM. Lolo DIBY et DIOMANDE Mamadou, respectivement
présidents de la FNIH-CI et de la FENITOURCI ont réaffirmé que le principe de
payer des droits d’auteur et des droits voisins n’est pas à discuter. Ils ont
par contre évoqué quelques insuffisances sur le protocole d’accord qui ne
concerne que les établissements d’hébergement, sans oublier les tracasseries et
le non-respect de la grille tarifaire dans les calculs des redevances par les
collecteurs.
De ces échanges, il a été adopté une série
d’actions à mener. Nous pouvons citer entre autres, la consolidation de la
collaboration entre le Burida et les faîtières de l’industrie touristique à
travers la vulgarisation et l’application effective de toutes les dispositions
du protocole d’accord en veillant à pacifier et à apaiser la collaboration
entre les services de cet organisme et les faitières. Il a été aussi ressorti
la nécessité d’ouvrir des discussions sur les autres secteurs hors hébergement
(maquis, restaurants, agences de voyages…) et sur les droits voisins.
Dans le prolongement des échanges, un triple
appel a été lancé.
Le premier appel a été lancé aux opérateurs
économiques et aux faîtières à harmoniser leurs positions et à travailler en
synergie dans la mise en œuvre des dispositions du protocole pour les
négociations futures.
Un second appel a été porté par les créateurs des
œuvres de l’esprit pour un renforcement de la collaboration avec les
utilisateurs des œuvres de l’esprit à l’instar des professionnels de
l’industrie touristique pour une juste rémunération afin de leur permettre de
vivre de leur art.
Le troisième appel a été lancé à la tutelle des
professionnels du tourisme afin de poursuivre son action d’encadrement et de
structuration des professionnels et du secteur du tourisme, mais également à
engager une réflexion plus approfondie pour mieux apprécier la rentabilité
économique des établissements touristiques au regard des multiples charges
fiscales, parafiscales et autres prélèvements et en fonction de la taille des
établissements.
En guise d’actions futures à mener, il a été
proposé que le Secrétariat exécutif du CCESP de créer le cadre de
suivi-évaluation en liaison avec les ministères de tutelle qui sont ceux de la
Culture et du Tourisme, les faîtières ainsi que le Burida conformément aux
dispositions de l’accord.
Toutes ces actions visent au « au renforcement de
la qualité de la collaboration entre notre Organisme national de gestion
collective des droits d’auteurs et de droits voisins et les professionnels de l’Hôtellerie
et de l’industrie touristique », a tenu à préciser Mme Mariam FADIGA
FOFANA, Secrétaire exécutif du CCESP à l’entame de cette rencontre.
La Côte d’Ivoire est déterminée à poursuivre ses
actions en vue d’être une puissance touristique en Afrique, à travers une
stratégie intégrée et cohérente. D’où l’importance que revêt la concertation
entre toutes les parties prenantes. C’est d’ailleurs pour cette raison que le
Dr APHING-KOUASSI, Secrétaire exécutif du CNT s’est félicité de « cette
rencontre capitale », qui entre dans la droite ligne des actions de cette
institution. « Le CNT est un cadre de concertation pour recueillir les attentes
des opérateurs dans l’optique de mettre efficacement en œuvre, la politique de
développement du tourisme en Côte D’Ivoire », a-t-il insisté.
M. KOUASSI Assamoi Augustin, représentant le
Secrétariat général du gouvernement, a clos cet atelier. Il a félicité et
encouragé le CCESP et son Secrétaire exécutif « à poursuivre l’action de
concertation chaque fois que le besoin est, afin de régler les litiges qui
peuvent naître de l’interprétation des textes. “Les textes sont pris, mais
souvent, l’interprétation n’est pas aisée. Et chaque fois qu’il y a nécessité
de prendre un décret d’application ou un arrêté, nous invitons les ministres de
tutelle en l’occurrence celui du Tourisme et de la Culture à se mettre en
rapport avec le Secrétariat général du gouvernement, afin qu’ensemble nous
puissions élaborer ces textes”. Car a-t-il conclu : “ce qui est en jeu,
c’est l’économie nationale et c’est en même temps la paix sociale, je vous
exhorte donc à garder le bon ton afin que des textes soient pris en vue de
favoriser l’apaisement du climat social”.