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Dans le cadre du
Programme d’Amélioration du Climat des Affaires pour la transformation
structurelle de l’économie ivoirienne (PACA-CI), un atelier thématique sur la
fiscalité locale est organisé par le Comité Local de Concertation État-Secteur Privé
(CLCESP) du 09 au 11 décembre 2025, à l’Hôtel Président de Yamoussoukro. Cette
rencontre de réflexion est placée sous le thème : « Quelle fiscalité locale
pour des collectivités renforcées et un environnement des affaires attractif
dans les Pôles Économiques Régionaux ? »
L’objectif général est de
renforcer le partenariat entre l’État et le secteur privé en vue de promouvoir
une fiscalité locale capable de soutenir durablement le développement
économique. Concrètement, il s’agit, pour les participants, d’analyser le
dispositif national de la fiscalité locale afin d’en identifier les enjeux, les
limites et les leviers d’amélioration, et surtout de partager les expériences
et bonnes pratiques issues des Pôles Économiques Compétitifs de San-Pedro,
Bouaké et Korhogo.
Un cadre de concertation pour une fiscalité locale plus attractive
A l’ouverture des
travaux, M. Soumahoro Deli, Conseiller Technique, représentant le Ministre des Finances et du Budget, M.
Adama Coulibaly, président de cette cérémonie, a remercié Mme Mariam Fadiga
Fofana, secrétaire exécutive du CCESP. Il a souligné que la politique de
transformation structurelle de l’économie ivoirienne doit également se traduire
par le développement de pôles économiques secondaires capables de concentrer
une masse critique d’activités économiques et d’absorber la main-d'œuvre
locale.
C’est pourquoi, a-t-il
indiqué, le Gouvernement
ne ménage aucun effort pour rendre ces pôles économiques secondaires attractifs
et compétitifs. M. Soumahoro Deli a insisté sur le rôle déterminant du secteur
privé dans le développement socio-économique du pays : « Il est le premier
investisseur avec deux tiers du total des investissements, et le premier
employeur avec plus de 80 % des emplois formels. Il est également le principal
contributeur aux recettes budgétaires de l’État, avec près de 90 % des
contributions. Son potentiel de développement est immense, au regard de l’important
gisement d’opportunités qu’offre la Côte d’Ivoire dans les secteurs primaire,
secondaire et tertiaire. » Il a par ailleurs estimé qu’il convient de proposer
un cadre fiscal moins contraignant pour les opérateurs économiques, caractérisé
par plus de simplifications. Il a aussi indiqué que les prévisions économiques,
malgré un contexte international difficile, projettent une croissance de 6,7 %
en 2026 contre 6,5 % en 2025.
Mme Mariam Fadiga Fofana,
Secrétaire Exécutif du CCESP, a remercié le représentant du Ministre des
Finances et du Budget ainsi que le représentant du ministre du Commerce et de l’Industrie
pour leur soutien aux actions du Comité de Concertation État/secteur privé.
Elle a également traduit sa gratitude au Coordonnateur du PACA-CI pour son
appui constant à la dynamique d’animation des Plateformes Locales du Dialogue Public-Privé. Elle a salué les représentants
des acteurs du secteur privé ainsi que les membres des CLCESP de San-Pedro,
Bouaké et Korhogo.
Rappelant que les
plateformes locales ont démarré en 2019 à San-Pedro, puis à Bouaké en 2021 et à
Korhogo en 2025, elle a souligné les avancées majeures, notamment l’adoption de
l’arrêté interministériel du 16 septembre 2023 portant création des CLCESP,
suivi des arrêtés préfectoraux d’application à San-Pedro, Korhogo et bientôt à
Bouaké.
Selon elle, la fiscalité locale constitue un enjeu crucial, en raison des difficultés relevées par le secteur privé d’une part, et des besoins d’autonomie financière des collectivités d’autre part. Elle a donc encouragé les participants à rechercher un équilibre permettant à la fois l’adhésion du secteur privé et le renforcement des ressources propres des collectivités.
Une implication attendue
du secteur privé
M. Touré Sanissy,
vice-président de la Chambre de Commerce et d’Industrie (CCI-CI), représentant
le président Fama Touré, a réaffirmé la volonté de l’institution de travailler
en synergie avec les acteurs privés et l’administration publique. Selon lui, le
développement des pôles économiques doit s’appuyer sur un partenariat renforcé
dans le cadre du Dialogue Public-Privé (DPP). « La compétitivité du secteur
privé est un enjeu majeur. C’est le maillon essentiel de la gouvernance
économique. Il doit être accompagné par l’État, et cet accompagnement passe
nécessairement par une fiscalité plus favorable à l’investissement et à la
création de richesses », a-t-il insisté, souhaitant que les conclusions de cet
atelier aboutissent à des orientations concrètes pour la prise en compte des
problématiques fiscales des entreprises locales.
Cet atelier intervient
dans un contexte de montée en puissance des Pôles Économiques Compétitifs
(PEC), instruments clés d’aménagement et de transformation économique du pays.
Conçus pour dynamiser la création d’emplois, promouvoir l’investissement et
valoriser les ressources locales, les PEC reposent sur un partenariat renforcé
avec le secteur privé.
L’initiative s’inscrit dans la Stratégie Nationale de Mobilisation des Recettes à Moyen Terme (SRMT 2024-2028), visant à accroître les ressources domestiques pour financer le développement. Elle contribuera également à la mise en œuvre de la sous-composante 1.3 du PACA-CI, soutenu par la Banque Africaine de Développement. L’enjeu est de parvenir à une fiscalité locale plus lisible, plus inclusive et plus favorable à l’investissement, tout en garantissant aux collectivités des moyens suffisants pour assurer leurs missions.
Trois jours d’échanges et
de recommandations structurées
Les travaux s’articulent
autour de plusieurs sessions réparties sur trois jours. La première journée est
consacrée à deux sessions : « Enjeux de la mobilisation des ressources propres
pour le développement des collectivités locales » et « Le dispositif de la
fiscalité locale : cadre juridique, élaboration et exécution budgétaire ». Les
échanges permettront d’examiner le cadre normatif existant, le processus
budgétaire et le dispositif institutionnel en vigueur.
La deuxième journée
portera sur l’analyse des problématiques et attentes du secteur privé dans les
Pôles Économiques Compétitifs (PEC), ainsi que sur les contraintes rencontrées
par les acteurs publics. Les participants travailleront à la formulation de
pistes d’amélioration et à la co-construction d’une feuille de route
opérationnelle.
La troisième journée sera
dédiée à la présentation du rapport général et des principales recommandations.
Elle se clôturera par une cérémonie officielle.
Près de 80 participants
issus de l’administration publique, des collectivités locales, du secteur
privé, des organisations professionnelles, des partenaires techniques et
financiers, ainsi que les préfets de région et les Comités Locaux de
Concertation (CLCESP) de Bouaké, San-Pedro et Korhogo prennent part à cet
atelier de réflexion à Yamoussoukro.