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Les risques économiques-risques de crédit et dispositifs de refinancement de la
BCEAO », tel était la thématique centrale d’un atelier de formation destiné aux
responsables des Structures d’Appui et d’Encadrement (SAE) et dirigeants des
PME, du 25 au 27 novembre 2025, à l’Hôtel Grande Famille Mondiale à Abidjan.
Cet atelier a été organisé par le Comité de Concertation État-Secteur Privé
(CCESP) en partenariat avec l’Agence de Coopération allemande pour le
Développement (GIZ) à travers le Projet pour la Promotion des Réformes
Économiques et de l’Innovation (ProREI).
L’objectif
général était de renforcer les capacités des SAE, PME-PMI et des faîtières sur
le module du refinancement dans le cadre du dispositif BCEAO, visant à établir
un écosystème financier plus favorable aux PME/PMI, en facilitant leur accès
aux ressources financières.
Un
dispositif stratégique au service des PME
A
la clôture, Mme Diane Wondio Rolande Soro, agent d’encadrement au service des
établissements de crédit à la BCEAO, a indiqué que le dispositif de soutien au
financement des PME/PMI au sein de l'UEMOA a été mis en place par la BCEAO
suite à un mandat des Chefs d'États et de gouvernement. Elle a soutenu qu’il
répond aux difficultés d'accès au crédit rencontrées par les PME/PMI, qui
représentent 80 % à 95 % des entreprises de l'Union et jouent un rôle essentiel
dans le développement économique et la lutte contre la pauvreté.
«
Le but est de créer une masse critique de PME/PMI performantes. Il repose sur
une plateforme tripartite (structures d'appui, Banque Centrale, et institutions
bancaires) et propose des incitations aux établissements de crédit, notamment
le refinancement des créances sur les PME/PMI éligibles », a -t-elle expliqué. Avant
de souligner par ailleurs, que les critères d'éligibilité sont flexibles pour
les PME/PMI, qui doivent être immatriculées au Registre du Commerce et du
Crédit Mobilier (RCCM), tenir une comptabilité SYSCOHADA, et présenter une
bonne capacité financière. « Les entreprises nouvellement créées doivent
justifier de leur capacité de remboursement via un plan de trésorerie »,
a-t-elle précisé.
M.
N’Cho Ebenisaire, Conseiller Technique, représentant Mme Mariam Fadiga Fofana, Secrétaire
Exécutif du CCESP, a remercié ses partenaires sur ce projet, la GIZ et le
cabinet Dorsch Impact, représenté par M. Christel Gaboriau et les responsables
des SAE et faitières PME. « Certes, il y a des choses à améliorer au niveau du
dispositif, mais il faut reconnaître qu’il est d’une opportunité inouïe pour
les PME. C’est pourquoi celles-ci doivent se formaliser afin d’être éligibles
au financement », a-t-il dit, saluant le partage d’expérience des entreprises
Cilagri et Catalyse Beauté.
Des
témoignages qui confirment l’impact du mécanisme
Les
témoignages de Mme Amematekpo Niamoutié Cynthia, directrice générale de
Cilagri, et Mme Lasme Hermance, patronne de Catalyse Beauté Santé, qui ont
bénéficié d’un fonds grâce à un accompagnement d’une SAE, ont édifié les
participants. Aujourd’hui, ont-elles reconnu, grâce aux actions des SAE, leur
entreprise respective est devenue compétitive et fait un chiffre d’affaires
avoisinant les milliards de francs.
L’atelier
était animé par deux experts : Daniel Béké, expert financier et consultant
formateur, et Katoh Hamadou Koné, expert consultant Banque et finance. Ils ont
abordé plusieurs modules, à savoir : le renforcement des capacités des SAE
pour leur permettre de mieux accompagner les PME dans le cadre du mécanisme de
refinancement lié au dispositif de la BCEAO ; le renforcement de la
collaboration entre les Banques et les Structures d’Appui et d’Encadrement, et
susciter en définitive un plus grand accompagnement des PME par les banques
dans le cadre du mécanisme de refinancement lié au dispositif BCEAO ; l’identification
des risques économiques, l’analyse PESTEL, l’affacturage, les financements
sécurisés (crédit-bail), etc.
Cette
formation constitue la neuvième du programme de formation mis en place
conformément aux résolutions de l’atelier sur l’état des lieux des cadres
paritaires sectoriels qui s’est tenu au mois de juin 2025. Ce programme du
Comité de Concertation État/Secteur Privé répond au besoin de renforcer
l’action des Cadres Paritaires Sectoriels afin d’apporter des réponses aux
problématiques de l’environnement des affaires.
L'institution
de cet outil est apparue nécessaire au regard du poids des PME dans le tissu
économique des pays de l'Union. Celles-ci représentent, selon les États, entre
80 % et 95 % des entreprises recensées. Toutefois, la plupart des études
indiquent que ces entreprises accèdent difficilement au financement, notamment
aux crédits à moyen et long terme. En insérant cette initiative dans la
Stratégie nationale du dialogue public-privé adoptée en 2017, le CCESP et la
GIZ réaffirment leur volonté commune de favoriser un dialogue constructif,
coordonné et durable entre l’État et le secteur privé.
Cet
effort s’aligne sur la vision gouvernementale d’une Côte d’Ivoire solidaire, où
le secteur privé est placé au cœur de la croissance et de la création d’emplois
durables. Elle s’inscrit dans le cadre de l’axe 2 du ProREI, dédié au
renforcement du dialogue public-privé et à l’amélioration de l’accès aux
services d’appui-conseil et de financement pour les TPME.
Le
ProREI, mis en œuvre par la GIZ pour le compte du ministère fédéral allemand de
la Coopération économique et du Développement (BMZ), accompagne la Côte
d’Ivoire dans la transformation structurelle de son économie. Sous la tutelle
du Ministère ivoirien du Commerce et de l’Industrie (MCI), le projet agit à
travers trois grands axes d’intervention.
Le premier, porte sur le renforcement des
capacités des acteurs publics, afin de mieux concevoir et mettre en œuvre les
réformes économiques. Le deuxième est consacré au renforcement du dialogue
public-privé, dans le but de consolider la collaboration entre l’État et le
secteur privé. Le troisième axe vise la promotion de l’innovation verte,
sociale et digitale, considérée comme un levier essentiel pour la modernisation
et la durabilité de l’économie ivoirienne.