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Le
Ministre Adama Coulibaly : « La corruption agit comme un frein au développement
du pays »
M. Adama
Coulibaly, ministre de l’Economie et des Finances, a pris part ce jeudi 09
septembre 2021 au Plateau, à la cérémonie d’ouverture de l’atelier de
validation du rapport diagnostique du phénomène de la corruption et des
infractions assimilées en Côte d’Ivoire. Placé sous la présidence du président
de la Haute Autorité pour la Bonne gouvernance (HABG), N’Golo Coulibaly, cette
rencontre qui a enregistré la présence du ministre de la Promotion de la Bonne
gouvernance, du renforcement des capacités et de la lutte contre la corruption,
Epiphane Zoro Bi Ballo, des responsables de l’Autorité nationale de régulation
des marchés publiques (ANRMP) et de plusieurs partenaires au développement
avait pour objectif l’élaboration de la stratégie nationale de prévention et de
lutte contre la corruption et les infractions assimilées.
Au cours
de son intervention, le ministre de l’Economie et des Finances a rappelé que la
Côte d’Ivoire est signataire de la Convention des Nations Unies contre la
Corruption.
« La
Convention des Nations Unies contre la Corruption, en tant qu’instrument
juridique universel de lutte contre la corruption, contient des normes
anticorruptions novatrices et mondialement acceptées qui s’appliquent au
secteur public comme au secteur privé. Il importe, à cet égard, d’internaliser
ces normes, car nous payons tous le prix de la corruption. En effet, la
corruption limite la capacité des gouvernements à servir les citoyens en ce
qu’elle fragilise l’état de droit, les institutions publiques et la confiance dans
les dirigeants. Elle agit comme un frein au développement et prive des millions
de personnes de la prospérité, des droits, des services et des emplois qui leur
font cruellement défaut et auxquels ils peuvent prétendre », a indiqué le
ministre Adama Coulibaly.
Poursuivant,
il a souligné que la corruption a également un effet indirect sur les
performances économiques d'un pays, par son impact sur plusieurs facteurs qui
alimentent la croissance économique, tels que l'investissement, la fiscalité
ainsi que le niveau des dépenses publiques, leur répartition et leur
efficacité.
Le
ministre de l’Economie et des Finances a, en outre, rappelé que selon l’Office
des Nations Unis contre la Drogue et le Crime (ONUDC), la corruption est le
principal obstacle au développement économique et social dans le monde. «
Chaque année, 1 000 milliards de dollars sont versés en pots-de-vin, tandis que
2 600 milliards de dollars, soit plus de 5 % du PIB mondial, sont détournés. Le
Programme des Nations Unies pour le Développement estime que, dans les pays en
développement, le montant des fonds soustraits de leur destination par la
corruption est 10 fois plus élevé que celui de l’aide publique au développement
(APD) », a-t-il relevé.
Mais, a
ajouté le ministre Adama Coulibaly, la corruption ne se limite pas au
détournement de fonds ; elle est également la cause d’une insuffisance de
contrôle qui peut, à son tour, encourager les réseaux criminels organisés et
favoriser des infractions telles que la traite d’êtres humains, le trafic
d’armes et de migrants, la contrefaçon et le commerce d’espèces menacées
d’extinction.
Tout en
notant que l’adoption des deux Lois Organiques du 5 juin 2014, portant
respectivement sur le Code de Transparence et la Loi de Finances, traduit la
volonté du Gouvernement ivoirien de renforcer l’efficacité de l’action de
l’Etat, en faisant de la redevabilité et de l’obligation de rendre compte, des
principes sacro-saints de la gestion de la chose publique, il a souligné que
des progrès ont été réalisés par la Côte d’Ivoire, notamment au niveau des
opportunités économiques, reconnus par l’indice MO Ibrahim de la gouvernance
africaine. Ces progrès, a souhaité le ministre de l’Economie et des Finances,
doivent se poursuivre afin d’améliorer le classement du pays au niveau de
l’Indice de Perception de la Corruption (IPC) de Transparency International.
Une
opération “mains propres’’ renforcée par le plan stratégique national de lutte
contre la corruption.
Pour sa
part, le président de la HABG, M. N’Golo Coulibaly, a précisé que la stratégie
nationale de lutte contre la corruption se traduit dans un document de
référence qui permettra de bâtir non seulement une politique générale de lutte
contre la corruption, mais aussi des politiques sectorielles dont la mise en
œuvre nécessitera l’implication forte des parties intéressées. Par ailleurs,
selon lui, on ne peut s’étonner du fait que nombre de hauts fonctionnaires
aient été suspendus de leurs fonctions après des audits effectués dans leurs
structures. Il s’agit, au dire du président de la HABG, d’un nouveau départ de
la lutte contre la corruption et non d’une action ponctuelle isolée. « Mais
certains ont vite fait de parler d’opération “mains propres’’. Si tant est
qu’il y a opération “mains propres’’, le plan stratégique national de lutte
contre la corruption qui arrive dans ce contexte, sera un outil additionnel au
service de ladite opération, avec des actions bien structurées dont la mise en
œuvre impliquera toutes les couches de la société ivoirienne », a fait savoir M.
N’Golo Coulibaly.
Le
ministre de la Promotion de la Bonne gouvernance, du renforcement des capacités
et de la lutte contre la corruption, M. Epiphane Zoro Bi Ballo, a, quant à lui,
signifié aux participants que tout au long du processus, ils devront avoir à
l’esprit que ce document pourra s’assumer comme un cadre de référence de la
politique nationale de lutte contre la corruption. Cadre national qui, selon
lui, soutiendra la mise en œuvre du plan national de développement 2021-2025.
L’atelier
prend fin le vendredi 10 septembre 2021. Il est co-organisé par la HABG et le
Projet d’appui à la gestion économique et financière (PAGEF), financé par la
BAD et placé sous tutelle du ministre de l’Economie et des Finances.
SOURCE :
SERCOM MEF