DIALOGUE PUBLIC PRIVÉ EN RÉGIONS : UN ATELIER SUR LES DÉFIS ET LES PERSPECTIVES DE LA COMPÉTITIVITÉ ORGANISÉ À SAN PEDRO PAR LE SE-CCESP


La ville portuaire de San Pédro a abrité du 25 au 29 août 2025 un atelier sur les défis et les perspectives de la compétitivité de ce pôle économique, à l’initiative du Secrétariat Exécutif du Comité de Concertation Etat Secteur Privé.

L’atelier avait pour objectif d’identifier des solutions idoines aux défis de la compétitivité relevés par les parties prenantes du Dialogue Public Privé de San-Pedro.

Spécifiquement, il s’est agi d’examiner les problématiques de la compétitivité du tissu productif de San-Pedro, de faciliter l’appropriation des dispositifs et instruments nationaux d’appui à la compétitivité et d’accompagnement des acteurs des jeunes et femmes entrepreneurs) ; d’assurer la concertation publique privée pour une gestion harmonieuse des différents sites touristiques naturels dans la perspective de renforcement de la compétitivité de l’industrie touristique locale.

L’atelier s’inscrit dans le cadre de la mise en œuvre de la sous-composante 1.3 Appui à la mise en place du Dialogue Public Privé dans les Pôles Economiques Régionaux, du Programme d’Appui à l’Amélioration du Climat des Affaires pour la transformation structurelle de l’Economie (PACA-CI) mis en place en 2021. Ce programme bénéficie de l’appui technique et financier de la Banque Africaine de Développement. Le PACA-CI vise à contribuer à la transformation structurelle de l’économie ivoirienne et au renforcement de la compétitivité des entreprises locales, en particulier des PME, à travers la levée des obstacles en matière de climat des affaires, afin d’accroître l’inclusivité et la résilience de la croissance et d’assurer des emplois et des revenus décents aux populations

La mise en place du projet des Comités Locaux de Concertation Etat Secteur Privé, quant à elle, faut-il le rappeler   fait écho à l’ambition du Gouvernement d’accélérer la dynamique de développement régional à travers la prise en compte des spécificités des entreprises établies dans les pôles économiques.  Ceci afin de créer les conditions les plus favorables pour le bon déroulement de l’activité économique dans les pôles économiques secondaires en dehors d’Abidjan avec en perspective la réalisation d’investissements subséquents, la création de richesses et d’emplois au profit des populations locales.

 

Un agenda meublé par des sessions journalières thématiques, marquées par des exposés techniques, suivis de travaux en commissions.

La première session thématique a porté sur la compétitivité du Secteur industriel et a réuni les Grandes entreprises et Petites et Moyennes Entreprises industrielles de San Pedro avec comme animateurs principaux : Mme TOURE Mariame,  Secrétaire Exécutif par Intérim de l’Observatoire National sur la Compétitivité des entreprises, Monsieur Amoro  KAMAGATE , Chargé des Opérations de l’Agence de Développement et de la Compétitivité des Industries et Monsieur NIAMIEN Assassy Serges, Chef de Mission Régionale de la Société de Gestion et de Développement des Infrastructures Industrielles (SOGEDI).

La session a démarré par une série d’exposés techniques. En premier lieu sur le concept théorique et les indicateurs de compétitivité et a été l’occasion de distinguer les différentes dimensions de la compétitivité, à savoir la compétitivité-prix et la compétitivité structurelle, ainsi que les défis et les enjeux pour les entreprises industrielles dans un contexte de libéralisation progressive des échanges.  En second lieu, la communication sur l’ADCI a permis de mettre en exergue sa mission principale de restructuration et de mise à niveau des entreprises industrielles à travers différents programmes, dont le Programme de Restructuration et de Mise à Niveau (PRMN/PACSI), une composante du PACIR 2 et le PNRMN Transition. En dernier lieu, l’exposé de la SOGEDI a été l’occasion de comprendre les interventions de cette agence en régions en ce qui concerne la gestion des zones industrielles et les formalités d’attribution de terrain en zone et hors zones industrielles.

Les travaux en commission ont été l’occasion d’approfondir la compréhension des indicateurs de compétitivité du secteur industriel, d’aborder certaines pesanteurs liées aux zones industrielles, notamment la double taxation de l’occupation du Domaine Public à la fois par la SOGEDI et la Mairie, la question de la cession des impenses et de formuler des recommandations pour aplanir les divergences sur la collecte de la taxe sur l’ODP à travers l’arbitrage des autorités préfectorales.

La deuxième session thématique, a porté sur les dispositifs d’accompagnement des jeunes et femmes entrepreneurs de la région de San Pédro avec comme animateurs principaux , Mme Marina SAUZET, Directrice de la Stratégie, de l’innovation et de la Décentralisation du GUDE-PME,  Monsieur  Bilé EDOUKOU, Assistant au Fonds à Coûts Partagés du Programme de Développement des Chaînes de Valeur Vivrières (PDC2V );  Monsieur COULIBALY Tidjane, Economiste à la Primature et au Programme Stratégique et de Transformation de l’Aquaculture en Côte d’Ivoire (PSTACI) , Mme EKE Frédérique Julienne , Experte genre au Programme d’Appui à l’Amélioration du Climat des Affaires (PACACI) et Monsieur BOUIKALO Ange , Directeur Exécutif de la Fondation AWI.

La session a débuté par des communications des différents animateurs. La première communication sur le GUDEPME a mis en exergue les principales activités de cette agence à savoir le soutien aux PME, le financement structuré, les solutions de partage de risque à travers la garantie bancaire et l’intelligence des données et le plaidoyer autour des réformes. La seconde communication sur le PDC2V a permis aux participants d’être mieux imprégnés de ce programme d’appui aux acteurs des filières manioc, maraichers et aquaculture avec un instrument de financement dont le Fonds à coûts partagés qui a réalisé près de 23 milliards de financement à ce jour pour 1121 bénéficiaires. La troisième communication  sur le PSTACI a mis en exergue les enjeux économiques liés à la satisfaction des besoins nationaux en poissons ( environ 400 milliards FCFA d’importation de poissons en direction principalement de l’asie) ;  l’objectif du PSTACI de développer une chaîne de valeur structurée de l’aquaculture en Côte d’Ivoire, qui couvre  aussi bien  la production, les équipements , la conservation et le stockage et la commercialisation des produits ; les projets de zones économiques aquacoles en cours de développement avec les fermes de koubi et Loka et le projet de crédit fournisseur pour l’aliment. Les quatrième et cinquième communication ont porté sur le rôle central des femmes et jeunes dans la dynamique économique locale, les obstacles persistants auxquels elles font face (financement, accès aux opportunités, formation, encadrement), ainsi que les perspectives pour leur intégration renforcée dans le tissu entrepreneurial de San Pedro.

Les échanges au cours des travaux en commissions ont permis de noter l’asymétrie d’information entre l’offre d’accompagnement et la demande portée par les jeunes et le s femmes entrepreneurs, de relever la nécessité de prendre en compte les réalités locales sociologiques dans la formulation des programmes notamment en ce qui concerne l’âge de la cible des jeunes qui doit être étendu à 40 ans, la recommandation principale d’une meilleure structuration et formalisation des entrepreneurs et opérateurs économiques pour pouvoir bénéficier des programmes d’appui,  et de proposer le renforcement des instruments d’appui aux femmes entrepreneures à travers des  mécanismes adaptés de financement et la mise en place de formations pratiques.

La troisième session thématique a abordé la question de la compétitivité de l’industrie touristique, à travers la problématique de la gestion des sites touristiques naturels.

Cette session a réuni les administrations publiques, le Conseil Régional de San pédro, la mairie de Grand Bereby ; les communautés villageoises riveraines des sites touristiques notamment de MANI BEREBI, ROC DOUBALE, NERO MER, les Faitières et associations de l’industrie touristique, les établissements Hôteliers, les associations des guides Touristiques et les ONG engagées dans le tourisme durable.

Elle a démarré par une communication de Mme KOFFI-NGORAN Suzanne, Directeur Régional du Tourisme qui a permis de présenter une vue panoramique des sites touristiques naturels (baies, plages, îles, falaises, chutes et cascades, forêts classées…) et de relever les défis, notamment les difficultés d’accès à certains sites, la préservation de l’environnement (gestion des déchets des touristes) et l’absence de gestion harmonisée des sites touristiques naturels.

Les travaux en commission ont permis de faire ressortir l’absence de récit sur l’historique des sites touristique, la nécessité d’une harmonisation des politiques touristiques des différentes administrations publiques (Direction Régionale du tourisme, Mairies, Conseil Régional), la clarification nécessaire des gains des différentes parties prenantes, notamment les communautés villageoises, exprimant leur crainte relative à l’affluence touristique croissante, le renforcement de la sécurisation des patrimoines culturels et touristiques, l’amélioration du professionnalisme des guides touristiques et la proposition de comité de gestion collectif des sites touristiques naturels.

A la suite de ses sessions, la séquence finale des travaux a été le lieu de mots forts des différents officiels.


Ainsi Monsieur Georges COPRE, Conseiller Technique en Chef, représentant Madame le Secrétaire Exécutif du CCESP a réitéré l’engagement du CCESP en ces termes «  le Comité de Concertation État Secteur Privé entend à  jouer sa partition en créant le cadre de réflexion synergique et en soutenant les initiatives qui vont dans le sens de la mutualisation des efforts de l’Etat et du Secteur Privé pour adresser durablement les défis de la compétitivité  qui pavent le  développement économique de San pédro »

Quant à Mme Linda ZRAIK, Présidente de la délégation régionale du bas Sassandra de la Chambre de Commerce et d’Industrie, elle a réaffirmé la bonne disposition de son institution consulaire à accompagner la dynamique de renforcement du Dialogue Public Privé en cours à San Pédro  

Pour clore les propos, Monsieur TRAORE Djibril, Secrétaire Général 1 de la Préfecture de San Pédro a félicité les organisateurs pour l’ensemble des activités réalisées et s’est réjoui de la consolidation du Dialogue Public Privé Régional tout en réitérant tout l’intérêt de l’autorité préfectorale à accompagner ce processus.

Auteur

C.C.E.S.P

Le Secteur Privé constitue dans toutes les économies modernes, le véritable moteur de la croissance. Conscient de cette réalité, le Gouvernement ivoirien a fait de la promotion du Secteur Privé un des axes stratégiques de sa politique de développement économique.